PARCC West Africa

Activités aux sites pilotes transfrontaliers

ACTIVITÉS AUX SITES PILOTES

À partir des résultats des études scientifiques décrites dans les sections précédentes, cinq sites pilotes ont été sélectionnés, en vue de mettre en oeuvre des activités sur le terrain en lien avec les résultats scientifiques du projet. Ces sites pilotes ont été suggérés par les représentants des cinq pays participant au projet et sélectionnés lors d'une réunion du Comité directeur du projet.

Les critères suivants ont été utilisés pour la sélection des sites pilotes :

  • Le site rejoint un autre site dans un pays adjacent à travers une frontière nationale
  • L'analyse des impacts du changement climatique se basant sur les résultats du projet indique que le site présente un haut degré de vulnérabilité au changement climatique
  • Les analyses concernant la connectivité des habitats révèlent d'importantes carences dans cette zone géographique
  • L'utilisation des outils développés par le projet dans une situation pilote (par ex. le METT révisé) est possible
  • Des synergies pourraient être développées avec d'autres projets de la région, tels que le projet de la fondation MAVA
  • Le manque de financement existant affecte gravement l'intégrité de la zone pilote du projet, mais pourrait toutefois être solutionné avec des fonds limités
  • Les pays souhaitent s'impliquer dans le projet pilote, notamment par la signature d'accords de gestion et/ou l'élaboration de plans de gestion communs
  • Si possible, la zone pilote proposée comprend au moins un des pays supplémentaires participant au projet (c.-à-d. le Ghana, le Burkina Faso, la Côte d'Ivoire)

Les cinq sites pilotes sélectionnés étaient les suivants :

1. Le Parc national de Sena Oura au Tchad, avec le Parc national de Bouba Ndjidda au Cameroun

2. La Réserve partielle de faune dite des Éléphants du Gourma au Mali, avec la Réserve partielle de faune du Sahel au Burkina Faso

3. Le Parc national de Niumi en Gambie, avec le Parc national du Delta du Saloum au Sénégal

4. Le Parc national de la forêt tropicale de Gola en Sierra Léone, avec le Parc national de Gola au Libéria

5. Le complexe Oti-Kéran-Mandouri (OKM) au Togo, avec le complexe WAP ('W', Arly, Pendjari) entre le Bénin, le Burkina Faso et le Niger

Les activités mises en place dans ces sites pilotes avaient toutes pour objectif d'améliorer la compréhension du changement climatique et/ou de réduire ses impacts sur la biodiversité. Elles comprenaient notamment les activités suivantes (ou des actions contribuant à la réalisation de ces activités) :

  • La signature d'un accord transfrontalier entre les pays,
  • Un plan commun de gestion des AP intégrant des considérations sur le changement climatique,
  • La mise en application du METT révisé,
  • Des recommandations relatives au suivi des espèces, et
  • D'autres activités pertinentes (entre autres, la sensibilisation et le développement de moyens de subsistance alternatifs pour les communautés locales, des évaluations de la vulnérabilité sur le plan social, et des programmes de reboisement)

Ces activités ont été dirigées par le NLO de chaque pays du projet, avec le soutien de l'UICN PACO. Les détails des activités mises en oeuvre et les résultats pour chaque site pilote sont présentés dans les sections ci-dessous.

Parc national de Sena Oura (Tchad) et Bouba Ndjidda (Cameroun)

1. Des réunions d'information et de sensibilisation se sont tenues avec les communautés locales qui vivent au sein et autour du site transfrontalier, concernant l'existence du complexe transfrontalier, les activités anthropiques incompatibles avec la conservation de la biodiversité, et les impacts négatifs du changement climatique.

2. Une pépinière a été créée pour le complexe à la base vie du Parc national de Sena Oura, en vue de restaurer les zones les plus dégradées du village.

3. Le reboisement des zones dégradées a eu lieu sur des sites ruraux au Tchad et au Cameroun afin de réduire la pression exercée par les communautés sur les aires protégées.

4. Un plan de gestion commun a été discuté et initié pour la zone transfrontalière, par le biais de consultations entre les deux pays. Le nouvel outil METT a également été appliqué aux deux AP.

Ces activités ont été conçues et coordonnées par le NLO du Tchad, M. Brahim Hissein Dagga.

Parc national de Niumi (Gambie) et Parc national du Delta du Saloum (Sénégal)

1. Un plan de gestion transfrontalier mis à jour et intégrant les aspects liés au changement climatique a été élaboré, en collaboration avec Wetlands International (qui avait participé à la rédaction du plan original).

2. Des réunions de mise en réseau entre les communautés locales et les responsables des deux AP ont eu lieu en vue d'un échange d'expériences concernant les programmes de suivi, les initiatives liées à l'adaptation au changement climatique, et les bonnes pratiques relatives aux initiatives de participation des communautés locales à la gestion des AP.

3. Une évaluation de la vulnérabilité sociale d'une communauté dans le Delta du Saloum a été réalisée en collaboration avec ENDA Énergie, et des plans d'action en matière d'adaptation ont été élaborés.

4. Le plan de gestion de la réserve de biosphère de Niumi a été révisé et mis à jour par le biais de la mise en place d'un groupe de travail en vue d'être soumis à l'UNESCO.

Ces activités ont été conçues et coordonnées par les NLO de la Gambie, M. Famara Drammeh et M. Momodou Suwareh, avec l'assistance de M. Omar Ceesay.

Réserve partielle de faune dite des Éléphants du Gourma (Mali) et Réserve partielle de faune du Sahel (Burkina Faso)

1. L' « Accord relatif à la gestion concertée des ressources naturelles partagées entre le Mali et le Burkina Faso », incluant les aires protégées, a été finalisé et signé.

2. Une feuille de route en vue d'un plan de gestion transfrontalier prenant en compte le changement climatique a été élaborée afin de mettre en oeuvre l'accord, et le nouvel outil METT a été appliqué aux deux AP.

3. Un appui à la mobilisation sociale au Mali a été apporté dans le cadre de la mise en oeuvre de l'accord transfrontalier, grâce à l'implication des organismes de gestion pour les aires de conservation, notamment en vue de sécuriser les routes de migration des éléphants et les ressources des communautés.

Ces activités ont été conçues et coordonnées par les NLO du Mali, Mme Haidara Souhayata et M. Zan Moussa Samaké.

Parc national de la forêt tropicale de Gola (Sierra Léone) et Parc national de Gola (Libéria)

1. Des activités en vue de rendre opérationnel le Mémorandum d'entente transfrontalier existant ont été réalisées, par le biais de consultations techniques auprès des Services de développement des forêts du Libéria, de la Division de la foresterie de la Sierra Léone, du Parc national de la forêt tropicale de Gola, de la Société pour la conservation de la faune de la Sierra Léone et d'autres parties prenantes. Au cours de ces consultations, les différentes parties ont discuté des actions futures, notamment des consultations avec les communautés, des options de cogestion et de planification de l'utilisation des terres, et de la mise en application pratique de l'accord. L'Accord de collaboration transfrontalière n'a néanmoins pas pu être signé, du fait que la condition préalable selon laquelle le Parc national de Gola au Libéria devait déjà avoir été déclaré n'était pas remplie.

2. Des réunions des chefferies transfrontalières se sont tenues avec les communautés locales en vue de les sensibiliser par rapport à l'Accord de l'Union du fleuve Mano de 2011 et au processus menant à la création du Grand parc transfrontalier pour la paix de Gola.

Ces activités ont été conçues et coordonnées par le NLO de la Sierra Léone, Mme Kate Garnett.

Oti-Kéran-Mandouri (OKM) (Togo) et le complexe WAP ('W', Arly, Pendjari) (Bénin, Burkina Faso et Niger)

1. Des points d'eau ont été établis afin de créer un espace pour abreuver le bétail, notamment durant la saison sèche, évitant ainsi que le bétail emprunte les mêmes couloirs de migration transfrontaliers que la faune sauvage. Cet aspect est particulièrement important dans le contexte du changement climatique, qui diminuera probablement les ressources en eau. Il a également été conseillé aux populations locales de réduire les pressions sur les AP en valorisant l'adaptation des systèmes agricoles existants au changement climatique.

2. Une étude spatiale des couloirs de migration entre les complexes OKM et WAP a été réalisée, en portant une attention particulière aux espèces de grands mammifères, notamment les éléphants, et aux liaisons entre OKM et le Parc national de la Pendjari.

3. Un système de suivi écologique a été établi pour les espèces de grands mammifères dans le couloir OKMWAP, notamment les éléphants, et le nouvel outil METT a été appliqué aux deux AP.

4. Une étude juridique, comprenant un projet d'accord, a été réalisée en vue de l'élaboration future d'un accord de gestion transfrontalière entre les complexes OKM et WAP.

Ces activités ont été conçues et coordonnées par le NLO du Togo, M. Kotchikpa Okoumassou.