PARCC West Africa

Évaluation de la connectivité du réseau d'AP d'Afrique de l'Ouest

Résultats clés : L'utilisation d'espèces génériques pour représenter la diversité existante parmi les espèces terrestres (en utilisant une combinaison de leurs préférences en termes d'habitats et de distances maximales de dispersion) a permis d'identifier les aires protégées et les liens potentiels existant entre les aires protégées présentant une importance accrue pour le maintien de la connectivité du réseau, avec une attention particulière portée aux aires protégées transfrontalières.

Face au changement climatique, la conservation de la connectivité joue un rôle clé pour éviter les effets négatifs de la fragmentation et de l'isolement des habitats, (i) en maintenant les liens et les parcelles d'habitats existants et (ii) en restaurant ou en créant des liens entre les habitats.

Dans cette étude, réalisée par l'UNEP-WCMC, des espèces génériques cibles ont été utilisées comme substituts pour représenter les variations existantes parmi les espèces terrestres. Ces substituts n'étaient pas basés sur des espèces réelles, mais correspondaient à une combinaison de préférences en termes d'habitats (forêts, prairies et généralistes) et de distances maximales de dispersion (courtes, 1 km ; moyennes, 10 km ; longues, 100 km).

Cette approche a servi à modéliser les AP contenant des habitats considérés comme des parcelles et la distance euclidienne (ligne droite) entre les AP sous la forme de liaisons. Les liaisons fonctionnelles étaient celles étant comprises dans les distances maximales de dispersion. Les valeurs des AP en termes de connectivité ont été calculées à partir du changement global de la connectivité du réseau d'AP lorsqu'une AP est supprimée.

L'importance des liaisons potentielles a été calculée en mesurant le changement de connectivité du réseau, évaluant ainsi leur contribution à la connectivité dans le cas où une intervention (par ex. l'agrandissement d'une AP ou la gestion de couloirs) permettrait de combler ces espaces en créant une liaison fonctionnelle entre les AP. Pour chaque combinaison des caractéristiques des espèces génériques cibles, des résultats présentant la contribution de chaque AP et chaque liaison ont été générés, en s'attachant à celles se trouvant proches des frontières nationales, y étant adjacentes ou les recouvrant.

Les résultats de cette étude ont souligné l'importance de l'utilisation d'une diversité d'approches en vue d'améliorer la connectivité pour les espèces présentant des distances de dispersion différentes. Concernant les espèces à courte distance de dispersion, dans la plupart des cas, la gestion et l'amélioration des habitats doivent être privilégiées dans les AP, notamment compte tenu du fait que la connectivité des habitats dans les AP n'est pas vraiment abordée dans le cadre de cette étude ; ceci est plus particulièrement le cas pour les spécialistes des forêts et des prairies. Toutefois, les espèces à moyenne distance de dispersion pourraient représenter des cibles appropriées dans le cadre d'activités d'amélioration des liaisons entre les AP, particulièrement pour les spécialistes des forêts. Pour les espèces à longue distance de dispersion, le fait de s'attacher à l'amélioration des liaisons pourrait être moins rentable étant donné qu'un nombre potentiellement important d'obstacles pourrait exister. Par conséquent, la gestion ou l'agrandissement des habitats des AP pourrait dans ce cas être la meilleure manière d'utiliser les ressources.

L'approche utilisée a ainsi mis en évidence plusieurs AP transfrontalières clés (potentielles ou existantes) spécifiques (par ex. le Parc national de la forêt tropicale de Gola en Sierra Léone, le Parc national du Niokolo-Koba au Sénégal, le Parc national de Grebo au Libéria, le Parc national de la Comoé en Côte d'Ivoire, la Réserve partielle de faune du Sahel au Burkina Faso, et le complexe WAP au Bénin, au Niger et au Burkina Faso), ainsi que des liaisons entre les AP qui pourraient grandement améliorer la connectivité globale du réseau d'AP d'Afrique de l'Ouest. Ces résultats devraient être pris en compte lors de l'établissement de priorités pour les études de terrain.

Exemple : Importance des AP transfrontalieres pour connecter des especes cibles specialistes des prairies presentant des capacites maximales de dispersion a longue distance (100 km).

Arnell, A.P., Belle, E. et Burgess, N.D. 2014. Evaluation de la connectivité des aires protégées en Afrique de l'Ouest. UNEP-WCMC technical report.

Annexe: Figures et tableaux additionnels